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Diane Shisk

 

Tim explique le Guide

— Tim Jackins


Communication à la Conférence Préparatoire pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande en avril 2013

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Nous disposons du Guide pour nous aider à bâtir une Communauté de Co-écoute. Il est d’un grand secours, et bâtir une Communauté de Co-écoute est encore difficile. Nous formons des Communautés parce qu’elles représentent jusqu’à présent notre meilleure idée de la façon de développer plus en profondeur et de répandre plus largement la théorie et la pratique de la Réévaluation par la Co-écoute. Ce n’est pas simple à faire.

Quelle Communauté de Co-écoute voulons-nous ? Eh bien, nous voulons qu’elle soit différente de tout ce qui existe − ce qui veut dire que nous devons être différents. Nous devons faire des choses dans cette Communauté que nous ne ferions pas dans d’autres types de communautés. La chose la plus importante est que nous soyons connectés les un-e-s aux autres.

Bâtir une communauté est une chose que nous devons apprendre. Peu d’entre nous l’ont déjà fait. Nous sommes supposés nous joindre et nous adapter à des communautés existantes. Nous sommes supposés accepter ce qui existe déjà. Alors, bâtir une communauté est une chose que nous devons apprendre. Mais nous n’avons pas à tout réinventer − nous pouvons utiliser l’expérience déjà acquise. Le Guide ne répondra pas à toutes nos questions, mais il nous aidera à trouver les réponses.

L’idée d’une Communauté de Co-écoute a dû être créée. Nos premiers efforts pour établir des règles de fonctionnement eurent lieu lors de la première Conférence Mondiale en 1972 près de Santa Barbara, en Californie. Nous avons essayé de rassembler ce que nous savions sur la création de communautés. Des gens de différents endroits avaient différentes idées − parfois très différentes. Le niveau de compréhension de la Co-écoute n’était souvent pas encore très profond.

Le Guide est un document admirable. Malgré tout, il est parfois difficile d’y intéresser quelqu’un qui est nouveau dans la Co-écoute, parce qu’il peut rappeler aux gens les nombreuses exhortations à se conformer à ce qu’on attendait d’eux. Le Guide représente la pensée la meilleure de milliers d’individus, examinant ensemble notre situation, essayant de trouver le moyen de mener ce projet à bien. Ce ne sont pas des règles strictes, mais nous ne voulons pas non plus ignorer la meilleure pensée d’autres personnes. Même si elles étaient dans l’erreur, elles avaient une raison pour établir ces règles et nous pouvons apprendre d’elles.

Le Guide n’est pas figé pour toujours. Nous le modifierons un peu lors de la Conférence Mondiale de cette année, parce que le monde change et que nous nous développons. Nous devrons toujours en tenir compte et réfléchir de façon nouvelle. Donc, nous voulons que vous réfléchissiez au Guide.

Si je m’assieds et que je commence à en lire une section au hasard, je peux voir que des esprits intelligents ont été impliqués. C’est un document intelligent, et je le trouve intéressant. De nombreux esprits brillants de par le monde y ont contribué, de manière cohérente. Quand mon père avait des insomnies et se réveillait à deux heures du matin, il lisait de la littérature de Co-écoute, comme le Guide, et il y voyait la pensée qui en ressort. Ça le tirait hors des sombres pensées qui l’avaient réveillé. Il pouvait alors se relaxer et se rendormir.

Le Guide est un document important, rédigé par des centaines d’entre nous au cours de nombreuses années. Il représente notre meilleur effort collectif pour nous guider. Nous avons l’occasion d’y réfléchir particulièrement pendant cette année de Conférence Mondiale. C’est utile de le faire, que nous ayons ou non en tête des modifications, de façon à le rendre plus compréhensible. C’est un formidable guide pour nos Communautés.

LA RÈGLE DE NON-SOCIALISATION

Le Guide traite de questions détaillées, comme les finances, et de questions théoriques importantes, comme notre règle de non-socialisation. Combien de gens ici ont eu des difficultés avec cette règle ? Regardez autour de vous. C’est à peu près la moitié d’entre nous. C’est un domaine où nous avons de grands besoins gelés, et les problèmes sont compliqués par la détresse. Une section du Guide traite des questions liées à cette règle. Elle discute des besoins gelés, de la relation que nous établissons dans la Co-écoute, et à quel point cette relation est particulière et précieuse.

Certains, quand ils prennent peur et n’arrivent pas à parler de ces questions, tentent de forcer les gens à se soumettre au Guide. Ça peut être parfois utile, mais ce n’est pas dans nos intentions.

Nous vous demandons de faire un choix. Nous vous demandons de choisir le bénéfice de la Communauté plutôt que vos attentes individuelles. Nous vous demandons de décider que cette Communauté, la ressource et les relations que vous y trouvez, est plus importante pour vous que le fait de rechercher dans la Communauté quelque chose que vous désespérez d’avoir dans votre vie. Vous avez le choix. Vous pouvez réfléchir à ce qui vous importe. À quel point notre Communauté est- elle importante pour vous, et quel soin voulez-vous lui apporter ?

C’est aussi choisir une perspective collective plutôt qu’une perspective individuelle. Cela va à l’encontre des incitations de notre société. Nous pouvons nous choisir nous-mêmes. Je choisis toutes ces relations plutôt qu’essayer d’établir un type particulier de relation dont j’ai toujours rêvé.

STRUCTURE DE LA COMMUNAUTÉ ET FONCTIONS DE RÉFÉRENCE

Je voudrais aussi parler de structure et de référencement. Comme pour la théorie de Co-écoute, la plupart de nous connaissent la structure de la Communauté de Co-écoute non pas en lisant le Guide mais par ceux qui nous entourent dans la Communauté. Nous avons tendance à blâmer la structure quand elle se grippe, ou à être satisfaits quand elle fonctionne, mais sans vraiment bien la connaître.

La structure de la Co-écoute a été pensée avec soin. Nous pensons que n’importe qui est capable de leadership et d’initiatives, et nous ne voulons pas que la structure interfère avec cela. En même temps, nous avons tous des détresses qui rendent notre pensée confuse à propos du leadership et de la prise d’initiative. Parfois, elles veulent nous faire jouer un rôle de leadership alors que nous n’y sommes pas du tout préparés. D’autres fois, elles nous empêchent de ne serait-ce qu’essayer de diriger, même si nous y sommes bien préparés.

C’est pour cela que le Guide suggère de suivre ces règles sans les imposer. Une bonne solution met en jeu un esprit qui comprend la situation aussi bien qu’il utilise l’expérience rassemblée dans le Guide. Par exemple, lisez la section concernant les devoirs et responsabilités d’une Personne de Référence de Secteur. Elle ne contient pas beaucoup de devoirs. La chose importante est de faire ce qui doit être fait pour que la Co-écoute s’épanouisse, et cela nécessite une pensée neuve.

Nous démarrons tous la Co-écoute avec des détresses concernant le leadership, et nous avons tendance à penser que la Personne de Référence de Secteur est celle qui dirige. Ce n’est pas sa fonction. La Personne de Référence de Secteur accepte de prendre certaines responsabilités, mais elles se réduisent vraiment à peu de choses. Elle peut aussi diriger d’autres manières, mais bien d’autres peuvent le faire, sans jamais être dans la fonction de personne de référence. La structure est là pour fournir assez de référence, assez d’opportunités de vérifier notre jugement, sans interférer avec la capacité de quelqu’un à prendre des initiatives ou à se former au leadership.

L’idée de référence est une idée importante. Un des problèmes liés à notre enfance est que nous n’avions aucun point de référence. Nous n’avions aucune possibilité de nous tourner vers quelqu’un qui réfléchisse avec nous. Imaginez à quel point ça aurait été différent si à la naissance vous aviez pu trouver quelqu’un près de vous qui vous regarde, et qui vous fasse un signe de la tête. Vous utiliseriez ce souvenir dans vos séances. Nous n’avions aucun point de référence. Dans notre Communauté, nous avons beaucoup de personnes de référence pour différents groupes de gens.

Un certain nombre de Communautés ont compris que servir de référence aux gens signifie penser à eux pas simplement dans les séances, pas simplement en rapport avec ce qu’ils ont travaillé dans cette séance ou la précédente, mais essayer de garder à l’esprit une image de ce qu’ils sont et de ce que sont leurs difficultés. Il est utile d’avoir quelqu’un qui est attentif et qui pense à nous, qui peut parler avec nous de notre vie aussi bien que nous écouter sur nos détresses.

Cela ne veut pas dire donner des conseils. Cela veut dire savoir quelles questions poser. Cela veut dire remarquer les difficultés d’une personne, les domaines où elle n’arrive pas à penser, et lui poser les bonnes questions. Nous ne pouvons pas faire ça quand nous démarrons la Co-écoute. Nos questions sont alors motivées par nos détresses et notre curiosité. Mais à mesure que clarifions notre esprit et formons des relations, agir comme un point de référence devient possible. Ce serait bien si chacun-e de nous avait au moins un-e Co-écoutant-e qui accepte d’être notre point de référence dans la vie.

Paru dans Present Time N°172 (Juillet 2013)

Traduit par Régis Courtin


Last modified: 2019-05-02 14:41:35+00