P.1. GÉRER LES ATTAQUES66

Les attaques67 contre des Co-écoutant-e-s ou contre la Communauté de Co-écoute ne seront pas tolérées. Tou-te-s les Co-écoutant-e-s sont tenu-e-s d'interrompre rapidement les attaques comme les commérages68. Pour s'y préparer, les Co-écoutant-e-s doivent travailler en séance sur tout ce qui pourrait interférer avec leur capacité à le faire.

Les personnes qui participent à une attaque doivent d'abord la faire cesser, et s'excuser d'y avoir pris part. On ne leur proposera aucune écoute particulière avant cela.

RAISON

Les attaques ne sont pas des tentatives pour corriger des erreurs. Ce sont des dramatisations69 de détresse qui ne sont pas des comportements acceptables au sein de la Communauté de Co-écoute. Une attaque n'est pas une façon efficace de résoudre des désaccords ou des difficultés. Quand on est mécontent à propos d'une personne, l'efficacité consiste à faire des séances et à décharger les sentiments associés à la situation d'une manière qui ne propage pas ce mécontentement. Après avoir déchargé, on peut s'efforcer d'avoir les idées les plus claires possibles et parler directement à la personne concernée pour résoudre la situation. De même, quand on est mécontent vis-à-vis de la Communauté de Co-écoute, la même attitude s'impose. Alors, avec les idées les plus claires possibles, on peut parler directement à sa Personne de Référence.

Les attaques sont des dramatisations d'automatismes de détresse, et bien qu’elles puissent être motivées par le souhait d'attirer l'attention et de demander de l'aide pour travailler sur la détresse, elles ne constituent ni une procédure efficace pour traiter les difficultés ni un comportement acceptable.

Les attaques sont dommageables pour la Communauté de Co-écoute et pour le ou la Co- écoutant-e qui en est la cible. Elles restimulent les gens et sèment la confusion dans leur esprit. Elles perturbent le fonctionnement de la Communauté de Co-écoute et celui du ou de la Co- écoutant-e visé-e. Toute attaque doit être rapidement interrompue de manière à faire cesser cette perturbation de la Communauté de Co-écoute. Quels que soient les problèmes sous- jacents, ils ne peuvent être traités dans une atmosphère d'attaque. Une fois l'attaque inter- rompue, la procédure décrite ci-dessous (Voir la Règle P.2.) peut être utilisée pour traiter la situation.

Les Co-écoutant-e-s sont tenu-e-s d'être comptables de leurs actions et de prendre leur part de responsabilité dans la confusion que celles-ci a pu engendrer. Ceci aidera toutes les personnes concernées à résoudre la situation. Cette responsabilité comprend le fait de recon- naître qu'une erreur a été commise, de s'excuser d'avoir participé à l'attaque et de s’engager à décharger les détresses qui l’avaient motivée.


66 Cette Règle a force d’exigence.

67 Une attaque peut être soit une tentative organisée de perturber le fonctionnement de la Communauté, soit la diffamation d'un individu. Il s'agit d'une attaque quand on tente de rallier d'autres personnes à son propre mécon- tentement vis-à-vis d'un-e Co-écoutant-e ou de la Communauté. Le fait de penser qu'une erreur a été faite, d'être en colère après quelqu'un, ou de questionner la pensée de quelqu'un ne constitue pas une attaque. C'est une erreur de critiquer un-e Co-écoutant-e et d'essayer de l'obliger à jouer le rôle d'écoutant-e à propos des problèmes ou mécon- tentements qui ont surgi, mais ce n'est pas ce qui est entendu ici par le mot "attaque".

68 Le commérage est constitué par des discours ou des conversations désinvoltes ou sans retenue à propos de personnes, véhiculant généralement des détails qui ne sont pas avérés.

69 Une dramatisation est le fait de réactiver un enregistrement de détresse sans le décharger, souvent sans avoir obtenu l’accord d’une personne écoutante.


Last modified: 2019-05-02 14:41:35+00