O.1. MÉDICAMENTS PSYCHOTROPES ET CO-ÉCOUTE

Tou-te-s les Co-écoutant-e-s sont fermement invité-e-s à s’opposer, en paroles et en actes, à l’utilisation de médicaments psychotropes. L’utilisation de médicaments psychotropes est en contradiction avec la théorie et la pratique de la Réévaluation par la Co-écoute. Ils interfèrent avec la décharge et la réévaluation, et la capacité à écouter les autres. Tou-te-s les Co-écoutant-e-s sont invité-e-s à décharger toute détresse qui pourrait les empêcher d’adopter une position ferme contre l’utilisation de médicaments psychotropes et du concept de "maladie mentale", et de penser correctement aux personnes qui ont pu utiliser ou utilisent ces médicaments.

Les personnes qui utilisent ces médicaments ne subiront pas de reproches. C’est la société oppressive qui est la véritable source du problème. La décision d’arrêter les médi- caments psychotropes ne peut être prise que par la personne qui les utilise. Les jeunes personnes, les adultes vulnérables, et d'autres, n'ont pas la capacité légale de prendre cette décision. Dans ces cas-là, les parents, les soignants, et les alliés devraient s'opposer fermement à l'imposition de ces médicaments. Les personnes concernées peuvent avoir besoin d'un soutien actif et de ressources pour prendre la décision d'arrêter la prise de ces médicaments. Elles peuvent avoir besoin d'un soutien sur le long terme pour (1) maintenir cette décision et (2) porter leur attention sur le fait de bâtir leur existence dans le présent tout en ressentant les détresses que les médicaments avaient auparavant mises en sommeil. Ce soutien viendra nécessairement de leurs amis et parents. Il peut aussi être le fait de Co-écoutant-e-s qui ont accepté d'être partie prenante de cet effort, mais la Communauté de Co-écoute elle-même ne sera pas tenue d'y investir des ressources. Le racisme, la pauvreté, l’oppression des jeunes personnes, le génocide et la guerre ont pour conséquence le fait que la société propose les médicaments psychotropes comme seule solution pour contrôler les effets des profonds enregistrements que ces oppressions ont installés. Les Co-écoutant-e-s doivent décharger pour penser correctement aux personnes qui sont opprimées de ces manières-là.

RAISON

Le fait de faire appel à des médicaments psychotropes représente une négation fonda- mentale de l’idée selon laquelle nos esprits sont intacts, et de notre capacité à décharger, à réévaluer, et à trouver une solution élégante adaptée à chaque nouvelle situation. Les médica- ments psychotropes sont dangereux. Certains peuvent causer des dommages physiques permanents au système nerveux central ou même la mort. Beaucoup d’entre eux affectent la capacité à apprendre. Bien qu'ils permettent à une personne de "se couler dans le moule" et d’interrompre un comportement "antisocial", ils ne constituent pas une véritable solution et ne font qu’ajouter une couche supplémentaire de souffrance. Ces médicaments sont de plus en plus utilisés pour réduire au silence la lutte de la population contre l’oppression qu’elle subit, y compris l’oppression des jeunes personnes.

De plus en plus, on oblige les membres du personnel du système de "santé mentale" à administrer des médicaments dans le but de contrôler les "symptômes" de la "maladie mentale". Ils travaillent dans des services qui manquent de personnel. Ils sont en général découragés et surmenés. Ils peuvent être menacés de licenciement ou de poursuites judiciaires s’ils refusent d’administrer ces médicaments. Ils n’ont que rarement accès à des méthodes d’écoute efficaces. Les enseignant-e-s et les personnels administratifs des écoles sont dans une situation semblable. Bien que cela varie d’un pays à l’autre, l’administration forcée de médica- ments aux "malades mentaux" est courante dans une bonne partie du monde.

La "maladie mentale" n’existe pas. Ce terme est utilisé pour décrire un ensemble très varié de comportements, y compris la décharge profonde et prolongée, qui sont le résultat d’incidents générateurs de détresse, parmi lesquels l’oppression et les autres souffrances profondes que la société inflige aux gens65. Les gens sont conditionnés de telle manière qu’ils trouvent ces comportements restimulants et, en conséquence, poussent les autres ainsi qu’eux- mêmes, à utiliser des médicaments dans une tentative de dissimuler à la fois les comporte- ments et les détresses qui les ont provoqués.

Ces médicaments sont administrés sans leur consentement à un nombre croissant de gens, qu'ils soient jeunes, pauvres, visés par le racisme, âgés ou invalides, de manière à camoufler les blessures qui leur sont infligées par la société.

Les médicaments psychotropes sont souvent employés comme "solution" quand il y a une apparence de problème émotionnel, d’apprentissage ou de comportement. Tout au long de la vie, les jeunes personnes sont particulièrement vulnérables vis-à-vis d’une dépendance, d’une accoutumance, et même de la mort quand des adultes leur imposent des médicaments dès le plus jeune âge. On menace beaucoup de parents d’exclure leurs enfants de l’école et d’autres programmes s’ils ne donnent pas de médicaments à leurs enfants.

Les vraies solutions exigent que nous mettions en œuvre des changements sociétaux fondamentaux et que nous portions une attention humaine bienveillante aux personnes blessées.

L’industrie pharmaceutique est en expansion rapide et réalise des profits considérables en exploitant les personnes blessées par l'oppression. Elle répand largement la fausse information selon laquelle les médicaments sont le meilleur et l’unique remède à la soi-disant "maladie mentale biologique/génétique".


65 Le cerveau peut être endommagé par des infections, des toxines, des traumatismes et des processus dégénératifs agissant sur le système nerveux central. Ce sont des blessures physiques qui peuvent affecter le comportement, les sentiments et d’autres fonctions corporelles. Comme pour d’autres dommages corporels, ce type de dommage au cerveau peut bénéficier de soins médicaux. Cette Règle ne concerne pas ce type de dommages physiques. Cepen- dant, notre expérience est que les médicaments psychotropes sont néfastes à la guérison parce qu’ils suppriment le processus de décharge et dissimulent les symptômes au lieu d’encourager au rétablissement.


Last modified: 2019-05-02 14:41:35+00